La Route des Crêtes constitue un observatoire du paysage bocager et des lointains que l’on ne retrouve dans aucune des autres communes de la Communauté de Communes en Bocage Bourbonnais.
Il est conseillé de parcourir dans les deux sens la Route Départementale n° 135 (en direction d’Ygrande) ainsi que la voie communale située à environ 2 kilomètres du bourg sur la droite de la Route Départementale n°1 (en direction de Limoise).
Des panoramas très différents s’offrent au regard suivant que l’on se tourne vers l’un ou l’autre des quatre points cardinaux. Il est recommandé d’accomplir ces déambulations aux diverses heures de la journée pour apprécier pleinement les variations de lumière et leur impact sur les effets de reliefs. La végétation évolue également au fil des saisons et il serait dommage de négliger la période hivernale car les arbres dépouillés laissent alors apercevoir ce que leurs frondaisons cachent aux beaux jours. Ainsi le promeneur découvrira, sur fond de montagnes lointaines une des spécificités de la région : le bocage.
Historique
Contrairement à une légende tenace, le bocage, connu dans tout l’ouest de la France, l’Angleterre et la Belgique, n’appartient pas à un type de paysage immuable, apparu depuis des temps immémoriaux et qui n’aurait jamais évolué. Rappelons que ce que l’on appelle « bocage » consiste en une division du paysage agraire en parcelles, de taille moyenne ou petite, séparées par des levées de terre plantées de buissons ou d’arbres, de manière très serrée : les haies, qui portent aussi le nom, dans cette région, de « bouchures » ou de « traces ». Le long des chemins et des routes, ces haies sont souvent bordées d’un fossé, voire d’un ruisseau. Ce dispositif marque de manière tangible les limites des parcelles mais procure également un abri efficace contre le vent. Leur petit réseau hydrographique régule la sécheresse et l’humidité, et permet la vie d’espèces animales sauvages aussi utiles que diverses.
On comprendra donc que le bocage n’a rien de naturel, car les haies doivent être taillées régulièrement et replantées de temps à autre, de même que les fossés et les ruisseaux doivent être nettoyés après les fortes précipitations. Une partie du bocage de la région de Bourbon-l’Archambault a échappé à l’arrachage des haies et a conservé tout son intérêt au paysage de la Route des Crêtes.
Particularités
Le promeneur de la Route des Crêtes va donc découvrir, en avançant tout d’abord sur la RD1 en direction de Limoise, un panorama se déployant sur deux plans.
Au premier plan, à ses pieds, il aura à l’est les vallées de la Burge (rivière arrosant Bourbon-l’Archambault) et de l’Ours, et à l’ouest la vallée de la Bieudre, autre affluent de l’Allier, qui coule, entre autre, à Saint-Plaisir. Le dénivelé est beaucoup plus fort du côté est. C’est dans ces zones, et en alternance avec certaines étendues boisées que le marcheur pourra observer le bocage bourbonnais. Constitué de parcelles modestes entourées de haies, il est suffisamment vallonné pour ne pas être monotone. Ruminant paisiblement, vaches et taureaux de race charolaise ponctuent de taches blanches les vastes étendues vertes. Les hautes toitures couvertes de petites tuiles plates des fermes et de leurs dépendances indiquent la présence des agriculteurs. Après avoir quitté la RD1, direction Les Places sur la droite, il ne faut pas manquer de s’arrêter un moment sur la voie communale, à proximité du lieudit « les Bégards », point culminant de la commune atteignant 322 mètres. De cette altitude, pourtant peu élevée, on pourra contempler l’arrière plan du bocage : à l’ouest, la forêt de Tronçais, si importante pour l’histoire de la région et même l’histoire de la France, et un peu plus loin, par beau temps, le Boischeau, qui marque la pointe sud du département du Cher. Au Nord-Ouest, on pourra deviner plus que voir la vallée du Cher, avec les souvenirs du canal du Berry qui lui était parallèle et contribuait à l’activité industrielle du bassin montluçonnais. Vers le nord-est, c’est le Morvan, chaîne de montagne pourtant assez basse mais parfois difficile à franchir en hiver, qui marque la limite avec la Bourgogne. Au Sud-Est, la vallée de l’Allier, dominée par les contreforts septentrionaux des montagnes d’Auvergne et le puy Saint-Ambroise, sur la commune de Saint-Léon (Allier), point le plus avancé, les monts de la Madeleine, que l’on appelle aussi « Montagne Bourbonnaise », avec le rocher Saint-Vincent, bloc volcanique culminant à 925m, sur la commune de Lavoine (Allier). Plus loin, les Monts du Forez barrent l’horizon en direction de la région lyonnaise, et culminent à 1 634 mètres à Pierre-sur-Haute (Loire). Enfin, si le temps le permet, on pourra peut-être apercevoir la chaîne des Puys, avec ses dômes si caractéristiques : le Puy-de-Dôme, à plus de 100 kilomètres, est un véritable repère pour de nombreux habitants des départements de l’Allier et
du Puy-de-dôme.
Cette Route des Crêtes permet de mieux appréhender le paysage et donc la vie actuelle et passée des habitants du bocage.